Paul Gauguin en 1891Ce peintre fut un grand voyageur. Paul Gauguin en tira son versant «sauvage», issu du Pérou, de la Bretagne, puis de la Polynésie. Avant de jeter l’ancre définitivement aux Marquises, Gauguin a vécu les premières années de son enfance à Lima, où son père, journaliste républicain, fuyait le régime de Napoléon III. A 7 ans, de retour en France, il fait ses études à la Chapelle Saint-Mesmin, puis à Orléans.

A 17 ans, comme Baudelaire et Manet, il intègre la marine marchande. Le voilà qui embarque au Havre le 7 décembre 1865 pour Rio-de-Janeiro sur le clipper Luzitano, comme novice-pilotin à 16 francs par mois. C’est le grade après mousse où on apprend le métier de marin, sous les ordres d’un officier pilote.

Il progresse jusqu’au grade de lieutenant. Il est le second sur le trois-mâts Chili qui convoie du charbon anglais à l’aller et du nitrate du Chili au retour. Il passera deux fois le Cap-Horn. Puis vient le moment de faire son service militaire sur la corvette Jérôme Napoléon, qui prend part à la guerre de 1870 et capture six navires allemands. C’est en mettant le pied à terre à Toulon qu’il prend la décision de quitter la marine.

Sur les conseils de son tuteur, Gustave Arosa, Gauguin devient agent de change à Paris, avec un succès qui lui permet de mener une existence confortable, de se marier avec une Danoise, Mette-Sophie Gad, et d’avoir cinq enfants. En 1877, il habite rue Falguière, puis rue Carcel. C’est son tuteur, amateur d’art, qui va l’initier à la peinture et l’introduire auprès des Impressionnistes alors en pleine émergence. Il découvre l’exercice de la peinture et commence à exposer, fréquentant les Impressionnistes, tels Pissaro et Cézanne, mais développant aussi rapidement son propre style.

Les affaires boursières de Gauguin périclitent avec la déroute boursière de 1882. Après un passage à Rouen en compagnie de son ami Pissaro, désargenté, il retourne au Danemark dans sa belle famille. Ce qui se soldera par une séparation avec sa femme et un retour en France. En 1886, il effectue son premier séjour en Bretagne, à Pont Aven, rencontrant le fondateur de l’école, Emile Bernard, et devenant le chef de file du groupe d’artistes rassemblé là. C’est lors d’un de ses retours à Paris qu’il fait la connaissance de Van Gogh. Il voyage au Panama et en Martinique en 1887 et 1888, en pleine construction du canal. En 1988, il rejoint Van Gogh, une expérience picturale qui durera deux mois, avant le fameux épisode de l’oreille coupée.

En 1891, ruiné, il fuit la France et l’Occident. Il part pour la Polynésie et ne reviendra qu’une seule fois en Europe. Les premières années heureuses vécues là-bas l’apaisent un peu : il se met en ménage avec une Tahitienne et peint avec ardeur sans modifier pour autant son style. Pour ses peintures et sculptures, il s’inspire néanmoins de la culture et de la mythologie Maorie. Les ennuis viennent de ses confrontations avec l’administration locale, la mort de sa fille préférée, des soucis de santé et une tentative de suicide. Il émigre alors en 1901 pour les iles Marquises, pensant trouver enfin le Paradis. C’est là qu’il meurt le 9 mai 1903.

« Ne copiez pas trop d’après nature. L’art est une abstraction. »

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